vendredi 26 avril 2019

L’hommage au poète Slimak

Bonjour à tous,

Je n'ai pas renoncé à ce blog...
Je partage avec vous cet article de l'Est Républicain

Vesoul - Daniel Slimak est décédé il y a vingt ans L’hommage au poète Slimak
Il n’aurait sûrement pas aimé qu’une plaque soit dévoilée pour lui rendre hommage. Et pourtant c’est un devoir de laisser des traces, ici et là, du corps à corps qu’a pu avoir Daniel Slimak avec les mots. Un livre rend aussi hommage au poète vésulien.

    Le 25/04/2019 à 17:50




« Je suis cette eau tranquille habitée par la lune », écrivait Daniel Slimak. Un hommage lui sera rendu ce vendredi, dans sa ville, avec une plaque à sa mémoire et la parution d’une biographie. Photo ER



Il se passe toujours quelque chose quand on lève le nez dans une ville et qu’une plaque, même modeste rappelle qu’un poète a vécu là.

Il existe un droit à la poésie, peut-être même bien un droit opposable. Et ce genre de signe dans une ville nous le rappelle, comme l’impérieux besoin de rendre les choses plus belles ou moins moches. 

C’est peut-être de cette façon qu’il aurait fallu convaincre Daniel Slimak d’accepter qu’une plaque en son honneur soit dévoilée ce vendredi 26 avril, vingt ans après sa mort.

Daniel Slimak cultivait ce paradoxe de rester discret dans sa vie quotidienne de prof, mais aussi d’adorer monter sur scène. Un joli portrait est fait de lui dans un livre qui vient de paraître signé Gérard et Céline Lambert. Avec une préface de son ami André Moissé, notre confrère, et une photo de couverture signée Marc Paygnard, lui aussi ami et confrère.
Un destin littéraire étonnant

Quand Gérard Lambert a évoqué ce projet de livre il y a quelques mois, la mairie a aussitôt eu l’idée de rendre un hommage public au poète vésulien. Lui qui aurait sans doute pu connaître une plus grande carrière et laisser une empreinte un peu plus large, aura tout de même la sienne dans sa ville. Cette plaque aura le mérite de rappeler le destin littéraire étonnant de ce jeune Vésulien repéré par François Mauriac alors qu’il avait tout juste 17 ans. « Mon cher poète […], je suis sûr qu’on entendra un jour parler de vous. Croyez en la confiance que je mets en vous », a écrit l’académicien au gamin de Vesoul après la lecture de son tout premier recueil de poèmes.

Le « Slim » comme l’appelaient affectueusement ses proches, n’a voulu faire aucune concession. Il a très mal réagi lorsque Raymond Queneau, responsable de collection chez Gallimard, lui a suggéré quelques retouches sur le manuscrit qu’il était enthousiasmé de publier… Daniel Slimak a choisi de rester prof à Vesoul et de continuer « en amateur ».

Il a pris sa guitare aussi pour dire ses textes. Le chanteur refusait les étiquettes, ne voulait pas celle « d’engagé », même s’il l’était tout entier dans son art. Il était militant, indépendant, ne vivait surtout pas de sa plume ni de ses chansons et il est probable que c’est aussi ce qui pouvait alimenter son drôle de regard de poète sur le monde.

Dans un article d’André Moissé, en 1981, Slimak confiait : « je souhaite, c’est tout, que dans cinquante ans on dise : ce mec-là, il s’était pas tellement gouré ».

Plus tard, on dira : il y avait un poète à Vesoul.

James Ollivier, poète et chanteur (notamment de textes de Slimak)

Une plaque dévoilée rue Leblond

Une cérémonie est prévue ce vendredi au 1 rue Leblond à Vesoul, là où a habité Daniel Slimak. Une plaque apposée sera dévoilée. Elle sera suivie d’une rencontre avec les auteurs du livre biographique qui vient de paraître à 15 h 45 à l’ECAU, rue Gevrey, en présence d’André Moissé et Marc Paygnard. Un temps musical est prévu avec Patricia Gavoille. 

Didier FOHR

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire